La déforestation est une des causes de perte de biodiversité

Dans son rapport Planète vivante 2016, publié le 27 octobre, le WWF alerte sur l’évolution « sans précédent » des populations de vertébrés. Entre 1970 et 2012, les populations de poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles ont chuté de 58%. « Si nous ne faisons rien pour inverser la tendance, ce déclin pourrait continuer à s’aggraver jusqu’à atteindre 67% d’ici 2020 » et menacer l’ensemble des écosystèmes.

Cette analyse scientifique, réalisée tous les deux ans, s’appuie sur l’indice Planète vivante, qui étudie les données collectées par la société zoologique de Londres sur 14.152 populations, appartenant à 3.706 espèces de vertébrés. Cet indice met en lumière un déclin global des populations de 38% en trente ans, de 81% pour les populations d’eau douce et de 36% pour les espèces marines.

Pertes d’habitats, surexploitation des espèces, pollution, changement climatique, espèces invasives, maladies… Le WWF fait le parallèle entre ce déclin et le développement humain, basé sur une surexploitation des ressources naturelles. L’organisation non gouvernementale rappelle que, selon l’indicateur calculant l’empreinte écologique de l’humanité, depuis le 8 août 2016, les Hommes ont consommé l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année. « En huit mois, nous avons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pouvaient absorber en un an, nous avons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, fait plus de récoltes, consommé plus d’eau que ce que la Terre aurait pu produire sur cette même période ».

L’édition 2016 de Planète vivante pointe du doigt l’impact de la chaine alimentaire, « l’un des premiers facteurs de dégradation des habitats et de surexploitation des espèces (surpêche par exemple), de pollution et d’érosion des sols. A elle-seule, l’agriculture occupe environ un tiers de la surface terrestre totale, est la cause de 80% de la déforestation mondiale et pèse pour près de 70 % de la consommation d’eau ».

Sophie Fabrégat, journaliste

Actu environnement