Le débat autour de la carrière HeidelbergCement Calcia et de l’usine de Gargenville a fait ressurgir une dispute multi-séculaire bien française, celle des Anciens et des Modernes.
La société Calcia (HeidelbergCement) a présenté en 25 minutes une version idyllique de son projet, très proche du pays de Cocagne, où tout va bien et où mêmes les petites grenouilles chères aux Français pourront poursuivre paisiblement leur petite vie. Aucune mention de la proximité aberrante des habitations et de la carrière. Rien sur les inconvénients majeurs du projet : exploiter le calcaire jusqu’à 1 mètre de la nappe phréatique, faire perdurer pour des décennies une usine très polluante située désormais dans une ville qui ne fait que s’agrandir. Tant pis pour les enfants des écoles et des crèches en construction, qui vont bientôt pouvoir respirer à plein poumons les fines particules et autres rejets nocifs !
Point d’orgue et d’humour au second, voire troisième degré, l’intervenant de Calcia a osé prétendre que les experts intervenus dans le dossier actuellement étudié par les services de l’Etat étaient » indépendants ».
Pour résumer, HeidelbergCement et ceux qui soutiennent son projet ont montré comment l’on pouvait, en 2017, penser et agir comme dans les années 1970 -80 où la France a continué à faciliter la production et l’utilisation de l’amiante, créant une catastrophe sanitaire et écologique, alors que de nombreux pays européens avaient pris les mesures conservatoires.
Les deux maires les plus concernés par l’activité existante de la société Calcia ( Guitrancourt et Gargenville ) ont défendu leur bilan et dit combien Calcia était une entreprise généreuse et exemplaire. Eric Roulot, et à sa suite Pierre Bédier, ont réaffirmé que les 97 emplois directs offerts par l’usine vieillissante de Gargenville sont la seule solution pour l’avenir de l’emploi dans la vallée de la Seine.
Comment peut-on prôner l’immobilisme, le choix des solutions du passé sans regarder la réalité existante ?
Comment peut-on ignorer à ce point la crise climatique, la pollution aérienne et la lutte contre le CO2 pourtant urgente sur la planète entière. ? …..
L’association AVL3C ne demande pas la suppression des emplois comme voudraient le faire croire certains. Elle est persuadée que le site de Gargenville, sur 100 ha, doit être reconverti ( en centre d’assemblage de ciments par exemple ) car il ne peut plus rester l’un des principaux pollueurs d’Ile-de-France.
Cesser une politique de dinosaures et devenir modernes !
Les élus qui se sont exprimés contre le projet sont allés dans ce sens, notamment les représentants des Mureaux, de Fontenay-St-Père, les conseillères Cécile Dumoulin et Ghislaine Senée, ainsi que le député Michel Vialay. Ajoutons que 47 maires du territoire ont déjà signé la motion initiée par le maire de Brueil-en-Vexin demandant, au nom du principe de précaution, l’arrêt définitif des projets d’extension de carrières.
Avec eux tous, cessons la querelle des Anciens et des Modernes. On ne peut plus continuer comme avant. Tournons-nous vers l’avenir !
Forte de ses 700 adhérents, de ses liens avec d’autres associations de la vallée de la Seine, sans parler du travail en commun avec de nombreux élus, l’AVL3C souhaite apporter sa contribution à une dynamique qui portera GPSO à créer un véritable souffle, à donner un sens à notre Communauté naissante. Il faut affirmer l’identité de ce territoire dans toutes ses facettes, favoriser l’éducation et l’initiative, se rendre attractifs pour les entreprises innovantes, non polluantes, développer des productions utiles localement, construire des aménagements et des logements avec moins de béton et plus d’idées. Un véritable changement, l’invention de solutions nouvelles pour nos générations et les générations futures.
Merci à tous ceux qui agissent. A suivre…
Conseil de l’AVL3C Vexin Zone 109