Le tribunal administratif a rejeté ce jeudi l’autorisation d’aménagement du port. Il y a désormais peu de chances de voir se construire un tel équipement dans ce secteur.
Il n’y aura sans doute pas de port industriel dans le secteur de Triel-sur-Seine. Le tribunal administratif de Versailles a retoqué ce jeudi ce projet d’envergure régionale qui devait être érigé en lieu et place de l’actuelle marina de plaisance. Les magistrats ont également annulé l’arrêté préfectoral autorisant sa construction.
Cette annonce n’est pas vraiment une surprise. En décembre dernier, la rapporteure publique avait déjà refroidi les partisans du port. Dans ses conclusions, elle doutait de son intérêt économique. L’argument du nombre d’emplois créés (entre 300 et 700) n’avait pas convaincu la magistrate dont les analyses sont en général suivies par le tribunal. Les risques environnementaux de cet équipement fluvial ont également pesé. En outre, le commissaire enquêteur avait déjà rendu un avis négatif sur le projet.
Les motivations précises des juges seront connues dans les prochains jours, lorsque les ordonnances seront rendues publiques. « Les impacts sanitaires et environnementaux négatifs ont été très certainement retenus, analyse Anthony Effroy, conseiller municipal (SE) de Carrières-sous-Poissy et président de l’association Rives de Seine nature environnement, hostile au projet. Cela démontre bien que, contrairement à ce qui a pu être dit, nous ne nous sommes pas battus pour de petits intérêts particuliers. Notre combat relève de la défense de l’environnement. » Treize personnes avaient attaqué le projet.
A l’étude depuis les années 1990 et porté par Ports de Paris, ce port de 34 ha s’intégrait à un vaste écopôle. Il devait limiter l’usage du transport routier à l’intérieur de ce futur quartier industriel qui a perdu, depuis ce jeudi, une partie de sa substance. « Notre objectif était de développer le transport fluvial pour acheminer les matériaux de chantier préparés dans les ateliers de l’écopôle, assure Philippe Tautou, président (LR) de la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise. S’il n’y a pas de port, les éléments seront transportés par la route. Et de fait, cela augmentera le nombre de camions dans le secteur. » « Cela n’empêchera pas l’aménagement d’écopôle », assure l’Epamsa (Etablissement Public d’Aménagement du Mantois Seine Aval) aménageur de la zone, qui prévoit d’implanter des entreprises dédiées à l’écoconstruction à Carrières-sous-Poissy, dans le prolongement du port. Les matériaux seront destinés aux chantiers d’Ile-de-France.
Contacté, Port de Paris n’a pas souhaité faire de commentaires.